Crainte d'une guerre de yakuza

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Le plus grand syndicat du crime japonais, les Yamaguchi-gumi se livre a une lutte pour le pouvoir entre deux de ses principaux gangs. La presse parle d'un profond schisme. En clair, les Yamaguchi-gumi font le ménage dans leurs rangs.

 

Shinobu Tsukasa (nom réel, Kenichi Shinoda), le parrain des Yamaguchi Gumi en avril 2011

 

Les Yamaguchi-gumi, c'est 23 000 adhérents. Ils occupent un imposant siège dans un quartier residentiel de Kobe au Japon. Leur fief historique est le Kansai, la région d'Osaka-Kobe-Kyoto. Leur parrain, Shinobu Tsukasa, n'est pas originaire de ce fief du Kansai. Mais de la région de Nagoya, le siège de Toyota. Et son intronisation en 2006 n'a jamais fait l'unanimité a Kobe parmi les chefs de bandes du Kansai. La désignation de Shinobu Tsukasa à la tête du plus grand syndicat du crime japonais était due à la prospérité de ce nouveau pôle de croissance économique, la région de Nagoya, plus dynamique que celle de la région d'Osaka-Kobe-Kyoto.

Les yakuzas s'immiscent dans l'économie

Le parrain du Yamaguchi-gumi a donc été designé pour des raisons purement économiques, la richesse de la région de Nagoya, et cela crée des jalousies et, aujourd'hui, une division au sommet de la hiérarchie du syndicat du crime. Le yakuza actuel n'est plus le sabreur tatoué au petit doigt coupé des films noirs. Ceux qui tiennent le haut du pavé sont ceux qui ont transformé leurs gangs en de véritables entreprises actives dans l'immobilier, la construction, les activités portuaires, la spéculation boursière. Tout ce qu'il y a de plus légal. Les gangsters qui contestent le pouvoir de Shinobu Tsukasa ont crée une structure concurrente appelée «Kobe Yamaguchi-gumi» qui compterait entre 3 000 et 4 000 gangsters sur les 23 000 adhérents du syndicat. Bref, une minorité de dissidents ou de sécessionistes. Pas de quoi, on s'en doute, impressionner le parrain du Yamaguchi-Gumi.

Une guerre des gangs ?

La police n'exclut pas des violences. Le parrain veut éviter une guerre des gangs, dit-on. Cela coûterait trop cher. Il règle les problèmes internes par absorption des bandes locales dans la logique des fusions-acquisitions du grand capital. Il a su mettre sous tutelle les bandes de Kyoto et du sud du Japon. Avec le déclin de l'économie de la région d'Osaka-Kyoto-Kobe, il a entrepris sa grande marche sur Tokyo. La priorité de ce grand patron du crime japonais est d'assurer la prospérité de son syndicat et de fédérations de familles amies. Sans verser de sang.

 

 

Source : RFI